Arts visuels
Noé Cauderay est né en 1981 à Lausanne. Il termine ses études à l’Ecole de photographie (CEPV) de Vevey en 2008 et travaille comme photographe d’architecture pour différents bureaux de construction, puis en tant qu’indépendant. Il commence à réaliser des objets et des décors pour des films d’animations, jusqu’à rédiger des scénarios. Très polyvalent, il se base à la fois sur les aspects visuels et sonores pour produire ses œuvres, s’adaptant à chaque matériau, et collabore souvent avec des partenaires pour faire « s’entrechoquer » de nouvelles idées. En 2020, il reçoit le prix artistique de la région de Nyon. Noé s’intéresse aux multiples facettes de la psyché, aux questions de l’identité, du langage et de l’échange, et du fait de cloisonner les personnes en souffrance.
Son séjour à Malévoz porte sur la rencontre avec la patientèle et pour y arriver, il compte utiliser une multiplicité de techniques dans ses ateliers. De la stop motion, en passant par la peinture à doigts, l’impression, le découpage pour créer des figurines, le théâtre d’objets et d’ombres, le jeu et la recherche de mots, au modelage de la terre… Il fera aussi intervenir quelques collègues et ami∙e∙s en vue d’explorer des disciplines artistiques spécifiques. Pour apprendre à se connaître, établir une confiance mutuelle et avancer en collectif, il faut parfois s’y reprendre plusieurs fois, et creuser, creuser, jusqu’à avoir les Mains Sales.
Lucia Masu est la lauréate 2021 de la bourse que le Quartier Culturel propose à un-e artiste fraîchement diplômé-e de l’EDHEA. En appliquant la méthodologie de l’archéologue qui fouille, collecte, analyse, répare, elle met en dialogue des éléments de son autobiographie avec le lieu de résidence, le lieu physique avec son jardin et son histoire et le lieu humain/non humain composé par les personnes qui y habitent et y travaillent. Interpellée par ce que signifie laver dans un lieu où l’on vient pour soigner les maux de l’esprit.
En écoutant les bruits dans le bâtiment du Laurier, elle a imaginé les draps de lits de Malévoz, témoins de nuits paisibles et de nuits agitées, les draps qui évoquent un sentiment de refuge et de protection, l’eau, l’inconscient et le non-faire qui peut restaurer.
Sur des draps, Lucia s’est mise à la peinture en reconstituant un monde sous-marin silencieux, où les plantes aquatiques s’inspirent de cellules ciliées présentes à l’intérieur du corps humain, pas très différent du milieu liquide des océans, un lieu où la vie se régénère, une archive silencieuse de choses oubliées et de fragments du passé. Dans cette dimension, les objets se métamorphosent en intégrant les éléments naturels, le vivant pousse entre les fissures et assume de nouvelles complémentarité capables d’interagir et de survivre. Les objets du quotidien et leur débris, coulés au fond de l’eau, deviennent des hybrides et leur unique but est d’être en relation sans devoir répondre à une fonction. Dans le contexte de l’hôpital, la maladie provoque également une perte de fonctionnalité, le masque social est mis de côté et il devient possible de cultiver l’espace entre les fissures, faire pousser les plantes aquatiques dans les blessures.
C’est ainsi que la métamorphose des assiettes s’est réalisée dans un travail collaboratif, comme une plongée dans le monde onirique du possible, un lieu aquatique de cohabitation, interaction, diversité et symbiose de formes vivantes et non vivantes.
Arts visuels et sonores
Claire Frachebourg tisse son langage sensible entre les milieux et les pratiques. Après un diplôme en improvisation et performance à TIP en 2012 (Freiburg im Breisgau) et un bachelor en Arts Visuels à l’EDHEA en 2021 (Sierre), ses créations questionnent le son dans sa matérialité et dans sa finesse à révéler les secrets de mondes d’autres échelles. Elle tente d’être à l’écoute des potentiels de rencontres cachés, des voix imperceptibles. Claire Frachebourg crée des installations sonores qu’elle active par la performance. Sensible à l’équilibre entre pratique personnelle et collective, elle participe au collectif A la source et du duo Rêve jaune. Dans ces différentes constellations, elle part d’un lieu, le chahute, improvise, l’amplifie afin d’altérer le réel pour faire déambuler l’imaginaire.
Arts vivants
Christophe Burgess est un metteur en scène originaire du Valais et diplômé de l’école supérieure de théâtre des Teintureries à Lausanne en 2019. Il poursuit son apprentissage en assistant des metteurs en scène tels que Julien Chavaz du Nouvel Opéra de Fribourg ou Jean-Luc Barbezat sur la nouvelle création de Yann Lambiel. En 2020 il crée le spectacle d’été de la ville de Sion l’Expat, en collaboration avec la Cie Nigave d’Arnaud Matthey. Actuellement, il travaille sur des formes théâtrales immersives et/ou intégrant de nouvelles technologies. En novembre 2021 il signe la mise en scène de Brainwaves, un spectacle en réalité virtuelle, créé au TLH – Sierre. Il guide également la création d’événements et d’happenings avec le collectif d’artistes La Nef, rassemblant une trentaine de personnes. Il obtient en 2021 son CAS d’animation et médiation théâtrale à la Manufacture et collaborera avec l’association La Marmite – Genève, pour des ateliers en 2022. En automne 2021 a eu lieu la première édition de FAIS COMME CHEZ TOI, les rencontres des artistes émergent.e.s valaisan.ne.s au SPOT de Sion, dont il est le co-organisateur.
Ecriture
Ophélie Pruvost évolue dans plusieurs disciplines, les deux plus importantes étant l’écriture et la réalisation de fictions filmiques, comme Ruine (2017), centré sur la situation difficile d’une ado, Aline. Elle sort d’une formation initiale en arts plastiques et décoratifs à Strasbourg (2008), puis a longuement travaillé dans les coulisses du cinéma (coaching, casting), entre 2010 et 2015. Depuis des études complémentaires et pratiques dans la transe cognitive, elle s’intéresse particulièrement aux mouvements produits par les êtres, humains ou non. Récemment, elle se consacre surtout à la rédaction de son premier roman : Mont Ciel. Ce projet traite par ailleurs des relations entre humains et nature en parallèle avec la vision de la maladie psychique par les personnes « saines ». Comment appréhender l’Autre, et faire avec ses propres perceptions.
Au Quartier Culturel, Ophélie dirige chaque semaine un atelier remettant la voix au devant de la scène, elle qui a perdu quelque peu sa place lors de la crise covidienne. Plus que parlée, c’est la voix chantée censée nous réapproprier le rapport à soi et au reste de la société, au moyen d’exercices d’expression collective et spontanée.
Numa Francillon est un auteur yverdonnois. En 2018, après un master en sciences économiques et un mentorat littéraire au sein de l’Institut littéraire suisse, il obtient une bourse d’écriture au Caire de la Ville d’Yverdon. A la fin de ce séjour, il publie Touffe d’air (-36° édition). En 2019, il est lauréat du Prix Studer / Ganz et monte pour la première fois sur scène pour lire ses mots. Actuellement, il vit à Lausanne et trempe sa plume dans toutes sortes d’aventures littéraires.
En mars 2022, en marge de sa résidence, il réalise le deuxième acte de son projet « L’Appel Unique – Décrochez et écoutez !». Par téléphone, il lit des textes écrits pour l’occasion à toutes les personnes intéressées de Suisse romande.
De l’encre qui coule, des mots qui collent aux doigts, et des traits qui s’étirent sur le papier. Voilà ce que l’auteur Numa Francillon propose de réaliser dans le cadre de son projet de « zone à créer » (ZAC) à l’Espace Culturel de Malévoz. L’idée est de faire éclore un lieu de création qui soit à la fois participatif et intimiste. Une série d’invitations, de propositions et d’impulsions utilisant les mots, le langage et l’encre de Chine sont développées et servent de point de départ à la création.
La ZAC se veut un espace libre et ouvert à tous (patientèle de l’Hôpital et personnel soignant). L’idée est de construire un lieu d’expression, d’exploration et d’échanges où l’on peut librement venir déposer un poème, venir faire un collage ou réaliser un fanzine. La ZAC cherche à évoluer au fil des passages et des rencontres et à s’écrire comme un livre un jour après l’autre.
Infos et détails : nouma.ch
Pierre Fankhauser naît à Lausanne en 1975. Après des études de lettres et de sciences sociales à l’université de la même ville, quelques années de journalisme culturel à L’Hebdo et d’enseignement de la littérature française au gymnase puis du français comme langue étrangère à l’université, il part s’installer à Buenos Aires. Il consacre sept années argentines à l’écriture et à la traduction de romans. De retour en Suisse, il assure durant deux éditions la communication pour Le livre sur les quais, salon des auteurs de Morges, anime des rencontres littéraires dans le cadre de l’association Tulalu !? et participe au comité de la revue Arkhaï. Enseignant à l’Institut littéraire suisse de Bienne et conseiller en écriture pour le centre de formation à distance Désir d’écrire, il met sur pied A vrai dire, structure au sein de laquelle il donne des ateliers d’écriture et propose des suivis de manuscrits.
Durant son séjour à Malévoz, il va mener des ateliers mêlant écriture et enregistrements de podcasts : Radio Mazot. L’idée sera de rassembler du matériel audio –, lectures, interviews, musique, sons d’ambiance – pour donner naissance à la radio du Malévoz Quartier Culturel. Cela s’inspire du projet mené depuis plus de 25 ans dans l’hôpital psychiatrique municipal de Buenos Aires : Radio Colifata. Les animateurs du jour pourront entrer en dialogue dans le cadre de leur émission en comparant leurs différents points de vue, histoire de déconstruire les préjugés qu’on a les uns des autres, à faire parler ce qui est appelé la folie en lui donnant l’occasion de dire ce qu’elle dit de nous.